Écologie intégrale ?


Dans Laudato si’, le Pape François mobilise le concept d’écologie intégrale (chapitre 4). Pour lui, “tout est lié” et l’écologie n’est pas qu’une question environnementale, elle “a clairement des dimensions humaines et sociales”. Il identifie ainsi diverses composantes qui forment l’écologie intégrale : l’écologie environnementale, économique et sociale, l’écologie culturelle, l’écologie de la vie quotidienne, le principe du bien commun, la justice entre les générations, ainsi qu’une spiritualité écologique.
« Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature » écrit le pape.
Il s’agit donc d’adopter un regard large qui embrasse la réalité dans toute sa complexité. On ne peut répondre aux défis écologiques en négligeant la question des inégalités économiques, sociales ou culturelles. Inversément, on ne peut pas ignorer les enjeux de l'habitabilité de la planète si on veut lutter pour la justice sociale.

Mais il est aussi question d’avoir un regard en profondeur. Les racines de la crise sociale et écologique sont d’ordre philosophique et spirituel : c’est la manière dont l’être humain, en particulier en Occident, se situe par rapport aux autres et au tout Autre. Souvent dans une logique de compétition, d’appropriation et de domination. Pour un changement durable, il est indispensable de repenser notre “être au monde” et de l’incarner par des attitudes qui se nourrissent d’une écospiritualité.

Faire de l’écologie intégrale, c’est donc renoncer à traiter les enjeux de notre monde contemporain séparément les uns des autres. C’est plutôt tisser des liens entre ces enjeux, tant au niveau du diagnostic que de la réponse qu’on peut y apporter. Aujourd’hui, l’Église catholique veut à la fois se laisser questionner sur sa manière d’être et de faire à la lumière de ces enjeux et contribuer au soin pour notre “maison commune”, avec les ressources propres à la foi chrétienne.